Récits de Trail
Ultra Race 2019 ( Annecy)
Le 25/05/2019 par Damien SIMON
Retour sur l’ultra de la Maxi-Race 2019 !
Au programme 115 km et 7000 mètres de D + autour du Lac d’Annecy ! Des bosses de 1300 m de déniv… autant dure que ça va envoyer.
Le départ est donné à minuit le samedi matin, mon objectif est d’arriver avant minuit donc moins de 24h sur un premier trail avec 7000 de déniv (j’avais fait 6500… mais bon 500 m de plus en fin de course c’est toujours dur !).
Je prends le départ prudent, en suivant le groupe constitué par mon sas pour commencer l’ascension du Semnoz à la sortie de la ville, ça se monte bien mais le % des pentes permet une bonne allure (1300m sur 15 km).
Arrivée en haut, 1er ravitaillement, après 3 h de course, avant d’attaquer la suite. La nuit ne permet pas encore de beaux points de vue !
Je continue ma route tranquillement en découvrant les affreuses descentes du parcours, pas très techniques mais très très raides ! Donc très dures pour les quadris !
L’organisation a prévu assez peu de ravitaillements sur le parcours (4 dont un light, le reste, ce sont juste des rampes à eau) donc je les attends avec impatience…
Je croise Maud, mon assistante ( ;))) ), pour la première fois vers 6h30 à la rampe à eau située aux « Maisons » et je continue vers le 2ème ravitaillement (le light) au 52ème km. Il n’y a quasiment que des coureurs vu l’emplacement de celui-ci au milieu du parc des Bauges.
A la sortie du ravito, on attaque la grimpe du deuxième sommet de la course (le Charbon), et le temps commence à se gâter tranquillement… un petit crachin accompagne la course.
En grimpant, on commence à avoir les pieds dans la neige (l’organisation avait prévenue, c’est du trail donc ça me va même si ça ralentit le rythme). A partir de là, le parcours est très très gras, de cette boue gluante qui reste sous la semelle et fait qu’on court sans crampons !
Je prends mon temps et j’arrive à Giez en étant plutôt motivé pour la suite ! Mais quelle suite…
Après un bon arrêt au point de vie de Giez, le plus gros ravitaillement, changement de tenue… il ne reste que 2 « bosses » et 40 km !
J’arrive à Montmin sans encombre et attaquent l’ascension du Col de l’Aulp, puis du Pas de l’Aulp (le passage sur les crêtes où de nombreux bouchons auront lieu quelques heures plus tard sur la Marathon Race) et la plus rien ne va pendant quelques heures, j’ai du mal à retrouver mon rythme après le gros ravito, les sensations sont inhabituelles, je me demande ce que je fais là… et pour tout arranger, le temps se dégrade franchement…
Vent, pluie glaciale, pieds dans la neige, boue (la gluante…), visibilité réduite à quelques dizaines de mètres… je mets la gore tex et je m’efforce de mettre un pied devant l’autre, sans plus de motivation…
Le passage technique et très raide du pas de l’Aulp n’en finit pas… la descente qui suit (à la glisse dans la neige gelée) non plus…
Le dernier ravitaillement à Villard m’a permis de me réchauffer un peu, le temps n’a pas permis d’enlever la gore tex par contre. Mais la motivation et les jambes sont revenues pour la dernière montée jusqu’au sommet du Baron, en passant par le col des contrebandiers, je retrouve un 3ème ou 4ème souffle (j’ai pas bien compté…) et grimpe en express ce sommet avant la descente.
C’est hyper glissant, même dangereux car les glissades vers le vide sont fréquentes et l’organisation n’a rien sécurisé, comme si le mauvais temps n’avait pas été anticipé (c’est le cas, ils l’ont dit !)
La descente est galère car nous quittons le chemin de crètes pour une trace boueuse et mal signalée pour la nuit (je vais d’ailleurs me rajouter quelques minutes en course en me perdant et en cherchant la signalisation) mais l’envie d’en finir me fais retrouver de meilleures sensations, et je gagne pas mal de places sur cette dernière partie (enfin c’est ce que je crois car en fait, je double les derniers de la Maxi Race plus que les coureurs de l’Ultra…)
Arrivé en bas, il reste 1 km le long des rives du lac où je peux dérouler un peu histoire de finir bien ;)
Bon sur le suivi Live Trail, je perds 7 places alors que je n’ai fait que doubler (11 de moyenne sur le dernier km, alors que beaucoup marchaient) mais ce sont les mystères de l’informatique ;)
Au final, j’arrive dans un village désert, sans lumière, sans speaker, sans public quasiment… mais content de ma course puisque je suis passé en 23h48 et je finis devant François D’Haene qui a abandonné au bout de 3 ou 4 h de course !!!!
Les conditions ne m’ont pas permis de profiter très longtemps de belles vues du lac, c’est dommage, et le parcours pourrait être optimisé par endroit (passage au col de la Forclaz par exemple…).
Je reste un peu surpris/déçu par l’organisation d’un événement qui se veut international… ravitaillement inaccessible à l’assistance, village non animée la nuit (bah oui… les élites sont arrivés depuis un moment… plus besoin d’animation…) et le repas de fin de course ridicule (un petit bout de fromage, une pomme et 2 tranches de pain d’épices…).
On a l’impression que tout est fait pour le business et les élites autour de cette course, c’est dommage (sur l’UTMB on ne ressent pas cela, passer la ligne fait autre chose… sur les Templiers, c’est une grande fête permanente… la Maxi Race devrait s’en inspirer).
Un pack photo est disponible pour 30 € mais la majorité des photos sont d’autres coureurs… donc à revoir…
L’organisation qui dit officiellement ne pas avoir anticipé la météo qui a dégradé les vitesses des coureurs et gâché la course du dimanche (à croire qu’elle ne connait pas la montagne ???)
En tout cas, allez en vacances à Annecy, la vieille ville est magnifique, les montagnes aussi, les chemins sont au top !
La semaine de vacances passée sur place après la course m’a permis de bien en profiter et de retourner sur les sommets voir les vues ratées pendant la course !
Pour voir le parcours : https://tracedetrail.fr/fr/trace/trace/60342





